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Héloïse Guay de Bellissen Dans le ventre du loup

Sophie, 9 ans, sauvagement assassinée. Gilles, l’auteur des faits.

 

Autour de ces personnages, sans omettre le retentissement que ces évènements ont eu sur sa vie et usant de la symbolique des contes de fée, l’auteure relate le fait divers, retrace sa genèse, analyse ses impacts. Elle développe le contexte, s’autorise une incursion au pays des contes, de sa symbolique et sa psychanalyse.

 

J’ai pour l’enfance, ses charmes et ses sortilèges une immense tendresse et c’est une des raisons pour lesquelles ce livre m’a bouleversée.

 

Une des épigraphes parle des deux loups en nous, et ce livre l’illustre admirablement, il y a deux loups en chaque humain. La noirceur de l’âme humaine reste une énigme pour moi, un effroi. Les lectures qui nous exposent à cette noirceur ne font-elles pas œuvre d’exorcisme ?

 

Ce roman c’est aussi le procès du non-dit, d’une conspiration du silence, que l’auteure a subi et dont elle a besoin de se libérer. Son écrit est en quelque sorte sa thérapie.

 

Cet ouvrage pose également la question du suivi des enfants victimes de maltraitance. Accueillir leur souffrance, y mettre des mots permettrait-il de conjurer les maux, Le monstre est un enfant victime ; et la victime devient bourreau.

 

Ce roman est comme un coquelicot fleuri sur un champ de bataille, la vie qui renaît après l’enfance massacrée, c’est une ode à l’humanité, un appel à dire, à utiliser la puissance des mots pour neutraliser la noirceur de l’humain. C’est pour cela qu’il faut le lire et le laisser retentir, pour ne pas laisser grandir le loup noir.

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