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L'échelle de Jacob

De Ludmila Oulitskaïa

Gallimard, 2018 

 

 

Splendide chronique familiale qui débute en 1905 pour se terminer en 2011 laissant dérouler sous les mots plus d’un siècle de la vie d’une famille russe.

 

J’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cette œuvre, d’abord parce qu’on ressent la tendresse de l’auteure pour ses aïeuls, car Ludmila Oulitskaïa s’est inspirée de lettres familiales pour cette fresque.

 

A travers ces pages nous découvrons aussi qu’elle était la vie dans cette famille russe à ces différentes époques et comment l’Histoire a retenti sur les trajectoires individuelles et sur la trame des liens familiaux. 

 

Sans doute à travers ces pages, Ludmila Oulitskaia fait-elle œuvre de thérapie trans-generationelle. Ce regard sur le passé éclaire le présent et facilite l’avenir.

 

En tant que lectrice, j’ai suivi ce récit comme si je partageais la vie des personnages ; j’ai frémi avec eux, j’ai ressenti l’effroi de l’arrestation et l’emprisonnement de Jacob, je me suis réjouie des succès de Maroussia, j’ai ratiociné avec Nora, j’ai pleuré et croqué la vie avec elle. 

 

Les personnages féminins de ce livre m'ont particulièrement marquée : indépendantes, fortes, à l'esprit toujours en recherche, elles inventent leurs vies et leurs rapports avec les hommes ne sont guère marqués par les dictats , femmes libres auxquelles on ne peut que s'attacher.

Le destin de Jacob est de ceux qui font frémir... toutes ces années d'emprisonnement et un travail toujours remis sur la planche.

La musique, le théâtre, la science, la politique et l’Histoire hantent ces pages.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille et la lire s’avère émouvant, passionnant.

En refermant ces pages, je perçois autour de moi des figures familiales... comme j’aimerais trouver une liasse de lettres qui pourraient me transmettre leurs parcours.

Le mot de la fin : n’ayez pas peur des six-cent quinze pages, elles se refermeront trop vite et vous serez tristes de prendre congé de cette famille devenue un peu la vôtre.

 

 

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