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Concerto à la mémoire d'un ange.

Eric-Emmanuel Schmitt.

Editions Albin Michel.

 

Avant tout, permettez moi de souligner l'attrait que cette couverture exerce sur moi, superbe illustration de Marcelino Truong. Même d'un auteur inconnu, j'aurais emprunté ce livre. 
Concerto à la mémoire d'un ange est un recueil de quatre nouvelles, cependant, entendons-nous bien, même si elles pourraient être lues séparément, le recueil révèle une trame narrative, un élément commun à ces quatre récits, des thèmes récurrents : changement, rédemption, pardon, damnation. Il ne s'agit pas de quatre nouvelles autonomes, ce sont plutôt quatre mouvements d'une oeuvre unique. 

Prélude : L'empoisonneuse vous fera certainement frisonner et sonder votre entourage du coin de l’œil ; méfiez-vous, les apparences sont trompeuses et l'esprit humain peut se révéler parfaitement retors. 

Con dolore : le retour évoque le thème du changement: un drame vous effleure et vous fait revisiter votre vie, vous devenez alors autre au grand étonnement de votre entourage. 

Con fuoco : Concerto à la mémoire d'un ange, nouvelle éponyme de ce recueil en constitue le climax ; la noirceur s'oppose à la lumière dès les premières lignes jusqu'au point final. Un récit qui va certainement me hanter longuement. 

Marcatissimo : Un amour à l'Elysée met en scène les travers de l'âme humaine à travers le prisme du pouvoir. Cette nouvelle évoque quelques parcours réels et m'a parfois indignée car finalement ces guignols sont amenés à gérer notre présent et l'avenir de notre belle planète. Cette réflexion m'éloigne du propos de l'auteur qui, dans cette dernière nouvelle, nous livre certaines clés : le rôle du temps, des décalages temporels, il approfondit également cette idée dans son journal d'écriture. 

Bis : le journal d'écriture de l'auteur nous livre le contexte, des clés de lecture, une réflexion,c'est également un partage d'émotions. 

Je lis fréquemment monsieur Schmitt et place ce recueil dans mes préférés parmi ses écrits : les thèmes sont forts, les récits denses parfois assez effarants. 
Comblée d'un moment de lecture profond, je remercie l'auteur non sans un clin d’œil à la blancheur de ses chemises : rien dans ce livre n'est de ce blanc immaculé.

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