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Refuges

Annelise Heurtier.

Editions Casterman.

 

 

 

 

D’Annelise Heurtier, j’avais lu « Là où naissent les nuages », le canevas de Refuges est quelque peu similaire. Je trouve cependant l’écriture plus aguerrie, la trame narrative plus fouillée, l’auteure s’est améliorée pour notre plus grand plaisir.

 

Une jeune fille mal dans sa peau retourne à Lampedusa, l’île de son enfance heureuse. Un lieu où elle se sent bien. Cependant elle appréhende le séjour en compagnie de ses parents. Un drame familial a secoué la famille il y a 6 ans. Mila, personnage principal,  se sent agressive vis-à-vis de sa mère dépressive et culpabilise à cause de ce sentiment.

 

 Une rencontre avec d’autres jeunes ainsi que la confrontation à une autre réalité de l’île : les migrants-vont amener Mila à évoluer, à s’ouvrir aux autres, à regarder sa vie et le monde différemment, à grandir, s’épanouir.

 

Le récit de Mila croise le récit de jeunes migrants originaires d’Erythrée, récits bien documentés et qui nous donnent à voir quelle est la situation dans ce pays, quelle désespérance elle engendre et ce sont des clefs de compréhension de l’immigration.

 

Le récit est émouvant, bouleversant, révoltant et les réalités auxquelles il réfère devraient être portées à la connaissance de tous.

 

Je garde au cœur l’idée… de faire avec, d’avancer sans perdre d’énergie inutilement…tellement difficile au quotidien. Les propos de Mila et de son amie Paola sont d’une grande sagesse à laquelle j’aspire encore aujourd’hui.

 

Ce livre est à diffuser largement pour sa vision de l’adolescence, les clefs pour grandir et, surtout, pour faire connaître la situation de l’Erythrée, évidemment.

 

Quelques extraits, en partage :

" Dans le désert, tu pries. C'est tout ce qu'il te reste."

 

" A la nuit tombée, j'ai quitté Assia avec l'impression de me jeter du haut d'un minaret. Rasant les murs, marchant vite, tête baissée, j'ai prié Allah pour ne pas penser, pour Lui demander de me donner le courage qui me manquait."

 

" Le soleil luit sur les écailles de la mer. On dirait du métal. Pour un peu, je pourrais presque trouver ça beau. Si je pouvais être sûr qu'on va s'en sortir."

 

Le meilleur est à retrouver dans l'ouvrage et page 229 ne ratez pas la postface qui m'a donné des frissons.

 

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