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Ces rêves qu'on piétine.

Sébastien Spitzer.
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Depuis sa sélection pour le Prix première de la RTBF, j’avais ce titre dans ma liste à lire. Lorsque je le trouvai à la bibliothèque, la lecture de la 4eme de couverture me confortait dans mon choix.

 

Deux récits s’entrelacent : le premier retrace la trajectoire de Magda Goebbels jusqu’à sa survie avec les dignitaires de l’Allemagne nazie dans leur bunker sous Berlin assiégé.

 

D’autre part, l’errance des rescapés des camps et plus particulièrement de la petite Ava, enfant née dans les camps qui porte précieusement un rouleau de cuir, transmis de mains en mains et dont elle est l’ultime légataire, cet objet renferme une précieuse mémoire : celle de plusieurs détenus des camps.

 

Sur l’histoire, je ne vous en dis pas plus, vous laissant découvrir l’habile trame narrative mise en place par l’auteur.

 

Ce roman est très bien documenté ; la partie concernant Magda Goebbels, m’a évoqué « La part de l’autre, » ouvrage d’Eric-Emmanuel Schmitt autour du personnage d’Hitler ; cette partie amène à réfléchir sur la genèse de telles personnalités comme c’était le cas du roman de monsieur Schmitt cité plus haut.

 

La fuite d’Ava et Fela sur les routes, leur survie dans les bois, la relation de leur vie dans les camps, m’ont évoqué « Requiem pour l’est » écrit d’Andreï Makine. On y retrouve la même poésie, une écriture expressive,  pénétrante,  le même souci d’humanité.

 

Comment aussi ne pas évoquer Elem Klimov et son « Requiem pour un massacre » lors de la relation du massacre de Gardelegen. Les images fortes, brutales et violentes de ce film renaissaient à la lecture des mots de Spitzer.

 

Cette lecture suscite donc de brillantes références et, en effet, que d’émotions à cette lecture, j’ai éprouvé de la tendresse, de la compassion pour Fela, Ava et Judah, me suis surprise à rêver avec eux. J’ai tremblé, j’ai pleuré pour eux.

 

L’horreur de l’attitude de Magda Goebbels, l’inhumanité des gardiens de camp, de certains soldats m’ont bouleversée, révulsée.

 

L’épisode de l’incendie de la grange de Gardelegen m’a pétrifiée.

 

Cette lecture peut paraître difficile, cependant l’écriture de monsieur Spitzer permet de s’immerger, on est captivé, on veut savoir ce qu’il advient. On veut aussi découvrir les ressorts de l’Histoire ; la post-face finale nous éclaire sur les faits historiques et les nombreuses références nous permettront d’approfondir.

 

Il est bon que la littérature nous confronte à ces faits, ouvrant nos esprits à la réflexion, au travail de mémoire et nous incitant à cultiver notre humanité, à combattre la barbarie.

 

Merci monsieur Spitzer d’évoquer ces sombres heures en laissant briller une étoile, nous permettant encore de croire à notre humanité.

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

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