Parfums.

Philippe Claudel.

Editions Stock

Je me souviens avoir écrit dans une chronique que la petite musique des mots de monsieur Philippe Claudel, toujours me ravissait… Ce volume ne fera pas exception.

Dressant un inventaire des parfums marquants de sa vie, Philippe Claudel nous évoque de petits épisodes de son existence en de courts chapitres tous lés à un parfum.

L’ail, le cannabis, la cannelle, l’angélique ressuscitent les souvenirs de l’enfant, de l’adolescent ou du jeune adulte.

Parfums qui rassurent, enveloppent, grisent ou hantent ; odeurs du bonheur, de la valse lente des heures ; relents de malheur parfois, senteurs, humeurs, vapeurs, puanteurs… nous sommes conviés à une balade nostalgique initiée par le sens de l’odorat vite rejoint par ses comparses dans l’exploration de nos heurs, bons et moins bons.

Le livre idéal pour rêvasser sous la couette alors qu’il pleut dehors, accompagnez votre lecture d’un doux fumet : soupe à l’ail, au chou ou aux petits pois et lardons, vous serez transporté en pays de mémorance. Tantôt un sourire flottera sur vos lèvres, un frison vous parcourra l’échine, ou une larme mouillera vos joues, l’écriture de monsieur Claudel est riche d’évocations et je suis entrée en résonance avec les émotions qu’il nous livre.

Je termine ma chronique en empruntant à ce noble artisan des mots le dernier paragraphe de son livre : « Chaque lettre a une odeur, chaque verbe, un parfum. Chaque mot diffuse dans la mémoire un lieu et ses effluves. Et le texte qui peu à peu se tisse, aux hasards conjugués de l’alphabet et de la remembrance, devient alors le fleuve merveilleux, mille fois ramifié et odorant, de notre vie rêvée, de notre vie vécue, de notre vie à venir, qui tour à tour nous emporte et nous dévoile ».