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Plus tard, je serai un enfant

 

Entretiens d’Eric Emmanuel Schmitt de l’académie Goncourt avec Catherine Lalanne

Collection L’Atelier de l’enfance chez Bayard-éditions.

 

En bibliothèque, le temps est limité… difficile pour moi qui choisis toujours mes livres avec attention…

Aussi ai-je ramené ce livre à la maison parce que Eric-Emmanuel Schmitt me ravit souvent dans ses écrits.

Lorsque je l’ai sorti de ma pile à livre, surprise ! Ce n’était pas un roman.

C’est donc sans grande conviction que j’ai commencé cet ouvrage.

Et pourtant, j’ai pris plaisir à lire ce livre, comme on écoute un ami, un proche se raconter, j’ai dévidé les mots de l’auteur et découvert avec tendresse l’autoportrait de monsieur Schmitt

Sans forfanterie, l’auteur se livre à l’exercice en toute sincérité, c’est ainsi que nous découvrons son enfance, le balcon de Lyon (qui préfigure celui de la place d’Arezzo ?), le goût de l’excellence qui fut son creuset, la fantaisie de sa mère, l’amour de toute une famille unie.

Il évoque son amour pour Mozart qui l’a sauvé du spleen à l’adolescence, nous invitant ainsi à redécouvrir la pause musicale à laquelle il nous invite avec « Ma vie avec Mozart »

Et voilà que je m’égare avec Mozart en oubliant de vous conter la suite ; n’hésitez pas à faire de même…

Autre amitié marquante celle d’Edwige Feuillère qui soutient, encourage et introduit le jeune homme impétueux pour « La nuit de Valognes », première rencontre avec le succès.

Avec le Visiteur, Monsieur Schmitt ne connaît pas le même bonheur, il faudra quelques temps pour que le public s’enflamme.

Cerise sur le gâteau, monsieur Schmitt apprécie le pays petit qui est le mien, sa bonhomie, ses compromis, il s’y réfugie même dans le donjon d’une ferme château pour écrire en terre de Hainaut.

Lorsqu’il parle de la Belgique, je le trouve trop gentil… il semble aimer notre monde politique plus que je ne l’apprécie moi-même.

Très pudiquement et en même temps, très sincèrement, je crois, il évoque sa foi et les écrits qui la relatent : L’évangile selon Pilate, le cycle de l’Invisible, La nuit de feu… enfant, il avait déjà connu pareil éblouissement, il y renoue dans le désert.

Créateur, artiste, monsieur Schmitt a longtemps hésité entre écriture et musique. Il exprime son profond regret de ne pas avoir eu d’enfants et comment l’écriture lui a permis de combler cette lacune.

Emouvant dernier chapitre : Catherine Lalanne relate un long entretien avec la mère de l’artiste : Jeannine Schmitt, une mère aimante, rêveuse, fantaisiste qui a éveillé son fils et savoure la fierté et le bonheur de sa réussite.

Un album photo clôt le volume, joli sourire et ces fossettes rieuses, comme si déjà en 1960, l’auteur se préparait à rencontrer ses lecteurs.

Si vous appréciez l’auteur, n’hésitez pas à vous attabler sous le soleil et à l’écouter se raconter, léger, vivant et émouvant…

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Arlette Hinque (dimanche, 25 avril 2021 19:04)

    Un de mes romanciers préférés !�