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Là où chantent les écrevisses

 

Delia Owens

Editions Points – Grands romans.

 

Me suis levée de bon matin pour m’immerger dans la nature savourant senteurs, images, impressions, émotions.

Toujours la nature m’accueille et me requinque, je m’y sens bien.

J’apprécie la poésie des lieux et aime la retrouver mise en mots.

 

En cela, suis peut-être semblable à Kya, l’héroïne de ce roman.

Ceci explique sans doute une grosse part de mon engouement pour ce récit.

Les descriptions nous donnent à vivre, ressentir ce fabuleux écosystème : le marais.

La gamine et sa plongée dans ce milieu ne sont pas sans évoquer «  L’enfant et la rivière d’Henri Bosco », voilà donc un livre qui apparaîtra dans ma liste « à relire ».

 

L’histoire de Kya, c’est aussi, plus âpre, le récit d’un long abandon : des siens, de sa société, des gens bien-pensants : Kya est la sauvageonne mal perçue, rejetée et dans le même temps, objet de fascination, de fantasmes.

Le marais elle en fait son refuge, les oiseaux deviennent ses amis, ils fêtent son apparition sur la plage.

La nature est le lieu de tous ses apprentissages, Kya se construit en référence au comportement des insectes, des oiseaux, des animaux du marais.

 

Loin du romantisme de cette immersion dans une nature vibrante, préservée, cette histoire révèle une part sordide, celle de la violence des hommes, de leur brutalité, de l’éclatement d’une famille, de l’abandon d’une enfant. Notre animalité ne nous conduirait-elle qu’à l’inhumanité ?

 

En suivant le personnage de Kya, nous assistons aussi a contrario à une éducation hors normes, à l’éveil d’une sensibilité, le mythe du « bon sauvage » apparaissant en filigranes.

 

D’autres thèmes sont abordés au fil du récit : la solidarité d’une communauté envers les plus faibles ou sa cruauté engendrant leur rejet, leur mise au ban, la sensualité et l’amour sont également au rendez-vous, que serait une vie sans ces ingrédients ?
Cet amour, ce tendre pas de deux en immersion dans les chenaux du marais, résonnant du cri des oiseaux, du chant des grenouilles sous la lumière des étoiles et des lucioles est de nature à m’émouvoir, à hanter mes rêves.

 

La vie des marais est sublimée à chaque page, et la plus grande  richesse de cet ouvrage est assurément la découverte de ce milieu luxuriant, refuge et terre nourricière de cette enfant sauvage.

 

Pourquoi donc suis-je en train de taire la découverte d’un cadavre en ces lieux et l’enquête qui en découle ?

Pour vous laisser le plaisir de la découverte, pour que vous dérouliez seuls le fil du récit, de l’action… Invraisemblable, diront certains, cousu de fil blanc… je n’en suis pas certaine, souvent la réalité dépasse la fiction.

 

Merci à Babelio et aux éditions Points pour cette lecture.

 

 

 

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