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Si j’écris…#MoiAussi

 

Maya R.

Editions Chèvre-feuille étoilée

 

Un récit prenant, que j’ai eu besoin de lâcher, d’entrecouper d’autres lectures tant, parfois la nausée me prenait.

 

Une vie ordinaire en apparence et, cependant, marquée du sceau de l’effroi.

Autour de l’enfant, chacun s’affaire, inconscient de ce qui se trame.

Toute la famille semble atteinte de cécité.

 

Ensuite l’enfant grandit et ses relations aux hommes sont marquées de ce confrontement originaire.

Le sexisme ordinaire, l’exhibitionnisme, nous y avons toutes déjà été confrontées au moins une fois dans nos vies. Et cela nous affecte peu ou prou.

J’espère que cette part reconnue n’est pas comme la partie visible de l’iceberg et pourtant à lire Maya R. un doute m’effleure et me fait frémir.

 

Maya sera plusieurs fois confrontée à des agressions sexuelles…et sa fille également.

La répétition aggrave les faits.

Elle trouve secours dans les écrits de Boris Cyrulnik.

 

Une question aussi : comment mettre en garde nos filles, comment éduquer nos garçons ?

J’aime l’idée de développer l’écoute des enfants via des associations en permettant une expression artistique.

 

J’ai aimé l’alternance entre les dessins de Maya et ses textes, la mise en  mots de ses œuvres graphiques.

 

J’applaudis l’auteure d’ainsi s’exposer, d’oser se dire et au–delà de ce récit je suis admirative de son parcours, des chances qu’elle a su se donner pour échapper à ses fantômes du passé, leur tourner le dos.

 

Notre éducation semble une pierre angulaire de nos comportements : nous apprendre à nous exprimer, à révéler nos émotions…ne constituerait-il pas un antidote, un moyen de contrer ces abus.

Attention cependant, parler d’amour et de sexualité à nos enfants doit se faire avec sensibilité, tendresse ; nos mots ont pour but d’assurer, d’éduquer, faisons attention à ce qu’ils ne soient pas choquants.

 

Libérons la parole, dénonçons les faits et apprenons à nos enfants que leur corps leur appartient, apprenons leur à refuser toute chose qui pourrait les mettre mal à l’aise.

 

J’ai été interpellée par les propos que Maya rapporte à propos de certains psychologues, de certains thérapeutes… les psys incompétents ou avec peu de conscience semblent courir les rues, hélas.

 

Qu’il s’agisse de violences sexuelles, de violences conjugales, le chemin est long encore pour dénouer les tabous et accueillir les victimes, donner valeur à leur parole. Refuser de les entendre est une nouvelle violence.

 

 

Je remercie Maya R. pour ce témoignage, les éditions Chèvre-feuille étoilée et Babelio pour m’avoir offert de le découvrir.

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